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Nourriture et vie sociale….

Nourriture et vie sociale….

Beaucoup de nos rencontres sociales se déroulent autour d’une table et sont très intimement liées à la nourriture. Notamment lors d’événements familiaux comme des anniversaires, mariages, naissances, invitations amicales et professionnelles à la maison ou même le partage d’un repas au restaurant. La nourriture a aussi sa place lors des funérailles. On peut dire que la nourriture est un élément central de notre vie sociale, mais quel est son rôle précis ?
La nourriture nous aide à créer et à maintenir de contacts sociaux, de réseaux professionnels. Le choix d’inviter décision d’inviter quelqu’un au restaurant ou chez soi dépend évidemment de notre proximité avec la personne, et de la culture locale. Dans certains pays vous serez rapidement invité à la maison, comme en Suède ou en Israël, et dans d’autres pays, cela prendra plus de temps. L’espace disponible est également un élément important.
Le type d’invitations en dit long sur nos relations avec l’autre personne ; notre proximité (évidemment, cela peut changer avec le temps). Regardons l’exemple du café. Prendre un café à la maison ou dans un bar a une significations différente pour les participants. Il déclare de la proximité mais pas trop. Cela crée un échange mais pas trop rigide. Les déjeuners ou dîners avec ou sans enfants, classent les relations et créent des niveaux d’amitiés et d’obligations.
Inviter des gens à diner à la maison est un acte très intime car c’est une invitation non seulement dans notre cocon, notre nids, mais aussi pour partager notre nourriture, avec nous et parfois avec notre famille. Les invitations créent un code social avec parfois un échange d’obligations ; nous nous sentons presque obligé d’inviter à nouveau une personne qui nous a invité et au même niveau d’invitation, par exemple si on a été invité à dîner, on inviterait très probablement la personne à un dîner.
Les restrictions alimentaires religieuses impactent très fort notre comportement social et a parfois un caractère très limitant. Le fait de savoir qu’une personne respecte les réglementations casher ou halal, par exemple, pourrait empêcher les gens de l’inviter car nous ne savons pas ce qui peut être servi et comment. De plus, la personne invitée peut se sentir mal à l’aise dans une situation où elle ne peut pas consommer et ce faisant avoir l’impression d’offenser l’hôte. Par conséquent, les frontières sociales sont très probablement maintenues avec des personnes qui partagent les mêmes habitudes alimentaires ou fêtent les mêmes fêtes.
L’analyse de la structure des maisons dans différentes sociétés fournit un autre regard sur les us et coutumes et sur la façon dont on souhaite partager son repas. La séparation de la salle à manger d’avec la cuisine était à l’origine une tentative de la classe moyenne d’imiter la classe supérieure en gardant la cuisine, un endroit sale et malodorant, loin de leurs invités. Cette attitude a changé aujourd’hui. Une cuisine communiquant avec la salle à manger permet aux maitres de maison de ne pas être isolé des convives lors de la préparation des repas
Il existe des sociétés où la cuisine et la salle à manger sont situées à l’avant de la maison. Littéralement, lorsque nous ouvrons la porte d’entrée, nous pouvons voir la table à manger. Cette structure est très courante en Israël et dans certaines sociétés arabes, elle invite la personne à rejoindre la famille dans son repas. Si une personne entre à l’heure du dîner, elle sera automatiquement invitée à prendre le repas,. Dans de nombreux pays européens les maisons sont construites avec la cuisine et la salle à manger à l’arrière. Cette structure maintient l’intimité des repas et les réserve à un cercle proche.
Notre relation à l’alimentation façonne nos liens sociaux et même l’architecture de nos maisons.

Efrat Tzadik, Anthropologue